Il faut procéder à l’inspection visuelle du platelage avant de charger des matériaux ou de l’équipement, et avant d’entreprendre la pose du toit. Prenez note de tous les défauts et faites-en rapport au chef de chantier. N’entreprenez pas la pose du toit avant que tous les défauts n’aient été corrigés. Un système de couverture installé sur un platelage de mauvaise qualité pourrait obliger l’entrepreneur en couverture à assumer des responsabilités qu’il aurait peut-être pu éviter s’il avait procédé à une inspection appropriée avant d’entreprendre les travaux.
Dans le cas des nouveaux bâtiments, on doit consulter les plans pour s’assurer que tous les détails du platelage ont été installés correctement.
Pendant le remplacement d’une couverture, le contremaître ou le chef de chantier doit vérifier le platelage existant afin de s’assurer qu’il n’y a pas de défectuosité avant d’entreprendre la pose du nouveau système de couverture. Tous les problèmes se rapportant au platelage doivent être corrigés avant de permettre d’entreprendre la pose du toit.
Bien que certaines des étapes de la procédure d’inspection du platelage soient les mêmes pour les trois types de platelages (en bois, en acier et en béton), certaines autres sont particulières à chaque type. Dans la présente section, nous étudierons d’abord les pratiques convenant aux trois types de platelages, et nous présenterons ensuite séparément les étapes qui sont particulières à chaque type.
3.1.3.1 Inspection de tous les types de platelages (bois, acier et béton)
La procédure d’inspection de tous les genres de platelages (bois, acier et béton) comporte six étapes importantes, comme suit:
- Charpente de toiture
La charpente du toit doit être capable de supporter à la fois le poids prévu du système de couverture à y installer et toute surcharge possible (neige, pluie et autres). La conception et le soutien appropriés d’un platelage de toit sont la responsabilité d’un ingénieur en structures professionnel. Toutefois, en inspectant la couverture, vous serez peut-être capable de trouver des secteurs faibles dont vous devez immédiatement avertir le chef de chantier.
Les faiblesses peuvent se manifester sous la forme de fléchissements sérieux, trop de rebondissements et de mouvements du platelage, la corrosion de la surface d’un platelage en acier ou des planches de bois pourries. - Surface du platelage
Notez si la surface du platelage est continue, propre et sèche. Avant qu’il soit possible d’installer un système de couverture, il faut que la surface du platelage soit continue, complètement libre de saletés et de débris et parfaitement sèche. - Pente du platelage
Déterminez la pente et l’orientation du platelage. La pente recommandée pour une couverture multicouche ordinaire est de 1:50 (2%). En installant un système de couverture à membrane protégée, il faut absolument que le platelage ait une pente minimale de 1:50 (2%). Les couvertures sans attaches et lestées peuvent seulement être installées sur les toits avec pentes jusqu’à un maximum de 1:6 (16%).
Une pente positive est une surface de platelage qui s’abaisse dans deux directions ou plus vers un avaloir. Une pente positive assure un écoulement complet de l’eau du platelage. - Ouvertures de toit
Notez si les ouvertures sont renforcées sous le platelage. On installe des renforts pour éviter les déviations à ces endroits.- Inspectez toutes les ouvertures du toit et remarquez le type de renfort installé sous le platelage.
- Assurez-vous que des murets ont été construits pour toutes les ouvertures sauf les avaloirs.
- Notez si les murets dépassent d’au moins 200 mm (8 po) l’épaisseur de l’isolant utilisé.
- Cales/Bandes de clouage
Notez si toutes les cales et les bandes de clouage sont en place et solidement attachées.- Inspectez-les visuellement pour vous assurer qu’elles sont correctement installées.
- Assurez-vous que les cales et les bandes de clouage sont installées conformément aux stipulations des fabricants de couvertures.
- Autres entrepreneurs spécialisés
Il importe de déterminer si tous les autres corps de métier ont terminé leurs travaux de construction des pénétrations du toit. Toutes les pénétrations dans le toit qui doivent être construites par les corps de métier responsables de la plomberie, du chauffage et de l’électricité doivent être terminées avant qu’on puisse entreprendre la pose du toit pour assurer un raccordement approprié.
3.1.3.2 Inspection des platelages en bois
Il y a six étapes additionnelles par rapport à celles qui précèdent pour l’inspection des platelages en bois, comme suit:
- Revêtement intermédiaire
Notez si le revêtement intermédiaire en contreplaqué est de qualité construction selon les normes CSA applicables.- Norme CSA 0121 Contreplaqué en sapin de Douglas
- Norme CSA 0151 Contreplaqué en bois de résineux canadien
- Norme CSA 0153 Contreplaqué en peuplier
- Norme CSA 0325 Revêtements intermédiaires de construction
- Bordures
S’assurer que tous les rebords des panneaux reposent sur des supports en bois et sont suffisamment attachés aux joints. - Dimensions
Notez si le bois de construction de dimensions courantes a une épaisseur d’au moins 19 mm (3/4 po) et une largeur maximale de 150 mm (6 po) et remarquez la densité des attaches de bois d’œuvre sur les deux côtés. Les revêtements en bois d’œuvre doivent être suffisamment attachés pour prévenir le gondolage ou la torsion du bois. - Surface
Notez si les panneaux de revêtement ont une surface lisse et unie avec un espace maximum de 6 mm (1/4 po) entre les panneaux voisins. - Lacunes/Trous de nœuds
Recouvrez tous les interstices entre panneaux ou les trous de nœuds de plus de 6 mm (1/4 po) de largeur avec un morceau de tôle plat. Un ingénieur en structures déterminera les dimensions du métal nécessaire pour assurer un soutien suffisant. - Réparations/Remplacement
Lorsque la portée des travaux comprend les réparations du revêtement intermédiaire, remplacez tout le bois détérioré par de nouveaux panneaux.
3.1.3.3 Inspection des platelages en acier
En plus des six étapes de la procédure d’inspection s’appliquant à tous les types de platelages, il y a quatre autres étapes de la procédure d’inspection des platelages en acier, comme suit :
- Fixation
Notez si tous les panneaux de platelages en acier sont solidement soudés ou mécaniquement attachés aux supports de structure. - Soudures
Notez si toutes les soudures ont été recouvertes d’un apprêt afin de prévenir la corrosion (si le devis le stipule). - Chevauchements entre les panneaux
Notez si tous les chevauchements des panneaux du platelage ont été attachés conformément à la conception de la charpente. - Propreté
Notez si toutes les cannelures sont propres, sèches et débarrassées de la glace et de la neige.
Chaque tôle de platelage en acier doit, si possible, recouvrir trois éléments de charpente ou plus. Toutes les tôles doivent être de longueurs et de largeurs ordinaires.
- Les platelages doivent être soudés ou attachés mécaniquement aux supports à travers les rainures du bas, conformément à la conception de la charpente, normalement à un maximum de 300 mm (12 po) d’entraxe, et toutes les soudures doivent être recouvertes de peinture pour prévenir la corrosion.
- Les soudures finies doivent ressembler à des rivets. Les joints latéraux doivent être fixés mécaniquement conformément à la conception de la charpente.
Les couvreurs doivent recouvrir le platelage de planches ou de contreplaqué avant de monter des matériaux et de l’équipement, afin d’éviter d’endommager le platelage. Ils doivent prendre des précautions au moment de l’empilage de matériaux de couverture sur le platelage afin de ne pas endommager le platelage ou le faire enfoncer en posant des charges excessives et localisées sur le platelage.
Aux endroits stipulés, le platelage en acier doit être recouvert de panneaux de gypse ou de fibragglo-ciment d’au moins 12,7 mm (1/2 po) qui sont mécaniquement attachés pour servir de surface de nivellement auxiliaire. La surface de nivellement en pa nneaux de gypse va éliminer beaucoup de problèmes se rapportant à la pose, y compris :
- Des semelles supérieures inégales à cause de la mauvaise installation du platelage qui dérange l’isolant.
- L’utilisation d’asphalte et de brai en guise d’adhésif pour l’isolant.
- L’utilisation d’adhésifs à froid avec peu de pouvoir de résistance à l’arrachement pour attacher l’isolant.
Les panneaux de gypse ou de fibragglo-ciment sont souvent indiqués dans les devis pour servir d’isolants thermiques afin de prévenir la pénétration dans le bâtiment d’un feu sur le toit. Le panneau de gypse est une surface propre et sèche sur laquelle étendre le pare-vapeur, l’isolant et la membrane de couverture.
Quand on ne doit pas installer de couche de nivellement par-dessus le platelage en acier, alors que l’isolant doit être posé directement sur le platelage, cet isolant doit être mécaniquement attaché. L’isolant doit avoir une épaisseur suffisante pour être capable de bien résister à la flexion lorsqu’il recouvre les nervures du platelage. L’épaisseur va varier selon le type d’isolant et le type de platelage (étroit, moyen ou large).
On doit installer des bouchons isolants prémoulés dans les extrémités des cannelures du platelage, en dessus et en dessous du platelage, le long du périmètre et autour des ouvertures afin d’empêcher les infiltrations d’air et la condensation. C’est particulièrement utile pour empêcher la couverture d’être emportée par le vent pendant les travaux de construction. Il arrive souvent, dans les nouvelles constructions, qu’on termine la construction des parapets après la pose du toit.
Platelages insonorisants
Certains platelages en acier ont des nervures à treillis (côtés) perforés. La raison d’être des perforations est d’amortir le bruit découlant de l’activité en dessous de la couverture. On trouve souvent des platelages insonorisants dans les stades ou les gymnases d’écoles. Les nervures sont habituellement remplies d’un isolant compressible avant l’installation de la couverture. Il est important de prendre les précautions nécessaires afin d’empêcher l’asphalte ou les adhésifs de s’infiltrer à travers ces ouvertures au moment de la pose du toit.
3.1.3.4 Inspection des platelages en béton
Il y a trois étapes additionnelles de l’inspection des platelages en béton, comme suit :
- Finition
Notez si le platelage en béton a un fini lisse fait à la truelle et s’il n’y a pas de projections pointues ou de secteurs rudes de plus de 1 mm (1/32 po) de hauteur. - Joints
Sur les platelages préfabriqués, assurez-vous que les joints des panneaux ont été jointoyés par un coulis. - Niveau
Notez si les panneaux de béton préfabriqué n’ont pas de différences de hauteur de plus de 6 mm (1/4 po).- S’il y a une plus grande différence de hauteur, remplissez de coulis jusqu’au-dessus du panneau le plus haut et amincissez à une pente de 1 :50 jusqu’au panneau le plus bas.
- Si la différence entre les panneaux dépasse 19 mm (3/4 po), on vous devez recouvrir le platelage d’une nouvelle couche de béton afin d’avoir une surface unie.
Béton de structure coulé en place
Un béton à haute résistance est déposé avec des seaux ou pompé sur le toit et versé dans des coffrages. Ces coffrages sont des planches de forme ordinaire supportées avec du contreplaqué et des coffrages en bois. Les dimensions habituelles des coffrages sont entre 4,5 m sur 6 m et 7,6 m par 12,2 m (15 pi sur 20 pi et 25 pi sur 40 pi).
Parmi les avantages du béton coulé en place, mentionnons les suivants :
- La plupart des systèmes de couvertures peuvent être posés ou remplacés avec peu ou pas de dommages au platelage.
- On peut coller le pare-vapeur, les isolants et les membranes directement sur le béton.
- On peut appliquer directement l’asphalte sur le platelage sec avec des guipons (une fois le béton apprêté).
- On peut donner une pente au béton pendant la construction pour assurer un drainage dirigé.
- Le béton peut supporter des charges permanentes et des surcharges considérables (nécessaires dans le cas des systèmes de toiture à membrane traitée).
- Le béton est extrêmement résistant au feu.
- On peut suspendre des canalisations et des faux plafonds sur la face inférieure. Les canalisations électriques peuvent être incorporées directement dans la dalle ou attachées à sa face inférieure.
- À cause de la nature monolithique du béton coulé, il peut constituer un pare-air efficace.
Platelages de béton préfabriqué
Les platelages en béton préfabriqué peuvent être constitués de dalles à double T, à simple T, ou creuses supportées sur des murs portants préfabriqués, des murs portants en maçonnerie ou un système de charpente à poutres de colonnes. Les travées peuvent avoir 20 m (65 pi) ou plus et leur largeur peut être de 1,5 à 3 m (5 à 10 pi). Les T sont retenus ensemble au moyen d’un joint soudé.
Les dalles creuses sont jointoyées au moyen d’une clef de mortier léger et attachées à travers une poutre avec des barres d’armature.
On peut obtenir des pentes en les recouvrant au moyen d’une chape en béton léger ou de béton plein.
La surface des panneaux doit être propre et lisse. La différence maximale de hauteur entre les panneaux est de 6 mm (1/4 po). Lorsqu’il y a une différence de hauteur de 6 mm (1/4 po) à 19 mm (3/4 po) entre les panneaux, on doit amincir cette différence au moyen d’un matériau acceptable qui peut être liaisonné au platelage. Cet amincissement doit également s’appliquer aux joints soudés et aux tiges d’ancrage. Lorsque l’amincissement entrave un écoulement approprié de l’eau ou lorsque la différence de hauteur dépasse 19 mm (3/4 po), on doit appliquer une couche de ciment de finition pour assurer la mise à niveau.
On doit remplir les joints de tous les panneaux de béton préfabriqués dotés de rainures à clefs. Une bande de feutre n°30 de 150 mm (6 po) de largeur doit être étendue à sec par- dessus le joint avant d’étendre au guipon un matériau, quel qu’il soit, sur le platelage. On doit recouvrir les joints des panneaux ne comportant pas de rainures à clef d’une bande de feutre n°30 de 450 mm (18 po) de largeur appliquée au guipon jusqu’à 150 mm (6 po) des deux côtés du joint.
Les couvertures en béton précontraint de longue portée sont difficiles à recouvrir à cause du mouvement provoqué par les variations de température, de la fissuration et de l’effet de ressort.
Béton léger
On peut regrouper ces types de béton comme suit :
Bétons de structure légers — ceux qui sont fabriqués d’agrégats comme la vermiculite ou la perlite.
Bétons isolants légers — ceux qui sont fabriqués d’agrégats comme l’argile, l’ardoise, la cendre de haut-fourneau, ou de schiste ou de mortier de ciment, ainsi que de mousse préformée ou formée en place.
Il faut parfaitement comprendre les bétons légers et les manipuler avec soin pour qu’ils deviennent une base suffisante pour la couverture.
N’oubliez pas : Prenez note de toutes les défectuosités du platelage et faites-en rapport au chef de chantier. N’entreprenez pas la pose du toit avant que tous les défauts n’aient été corrigés.