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Sous un seul toit

Manuel de référence sur les couvertures au Canada

4.1.2 Pose des feutres de couverture

Pose des feutres

Il y a deux types de feutres, organiques et inorganiques, qui peuvent être posés. Chaque type requiert une méthode de pose différente.

Feutres organiques

La pose de systèmes de feutres inorganiques varie légèrement, comme suit:

  1. Épandre un vadrouillage complet et uniforme d’asphalte, au taux de 1 kg/m² (20 lb/ carré).
  2. Repasser le guipon sur les secteurs restés secs ou les vides afin de prévenir la séparation des couches.
  3. Balayer les feutres en place afin d’éliminer l’air enfermé et d’accroître l’adhérence.

Feutres inorganiques

La pose de systèmes de feutres inorganiques varie légèrement :

  1. Épandre un vadrouillage complet et uniforme d’asphalte, au taux de 1,2 kg/m² (25 lb/ carré). Quand toute la surface aura une apparence humide uniforme, vous saurez que vous avec appliqué une quantité suffisante d’asphalte.
  2. Repassez le guipon sur les secteurs restés secs ou les vides afin de prévenir la séparation des couches.
  3. Ne pas balayer les feutres inorganiques.

Remarque : Prenez soin de ne pas marcher sur une membrane en fibre de verre dont la pose vient de se terminer, n’y déposez pas de matériel lourd ou de matériaux avant que l’asphalte n’ait complètement refroidi. Les feutres en fibre de verre sont poreux, ce qui fait que la pression d’un objet lourd ou le poids des couvreurs marchant dessus va faire traverser les couches de feutre par l’asphalte. Il en résultera des vides dans la membrane, qui seront responsables de fuites.

L’installation des feutres doit toujours commencer au point le plus bas du platelage. Déroulez les feutres à angle droit par rapport à la pente (parallèlement à la pente peut convenir à des taux de pente plus élevés). Tous les feutres appliqués doivent être lisses, sans plissements, bombements ni poches d’air. Il faut couper les rouleaux mal alignés et les appliquer de nouveau.

Il y a plusieurs méthodes d’application des feutres de couverture (qu’on appelle la « pose des feutres »): la méthode du chevauchement et la méthode par couches séparées.

Méthode du chevauchement

Dans le cas d’une application typique de feutres au guipon, on déroule un rouleau de feutre sur la couverture sur plusieurs pieds, en commençant par dessus le tasseau biseauté. On ajuste ensuite la partie qui n’est pas encore déroulée de façon à laisser la quantité appropriée de chevauchement par dessus le feutre déjà posé et obtenir l’alignement approprié. En retenant le rouleau en place, on roule l’extrémité du feutre en l’éloignant du tasseau biseauté afin de permettre l’application de l’asphalte, et ensuite on déroule le feutre de nouveau dans l’asphalte chaud.

On étend ensuite de l’asphalte chaud devant le rouleau de feutre, habituellement au guipon, et le feutre est déroulé vers l’avant dans l’asphalte chaud. On n’utilise pas le guipon comme un pinceau, mais plutôt comme un outil qui sert à déposer et contrôler l’accumulation d’asphalte chaud, de façon à ce qu’il coule devant le rouleau sur une ligne ininterrompue, remplissant toutes les dépressions et permettant au feutre de s’y noyer complètement sur toute sa largeur dans une couche uniforme d’asphalte. Il est important d’enrober complètement le feutre, sans qu’il n’y ait de plis, de vides ou de secteurs non recouverts.

Pour ce faire, il est nécessaire de rouler les feutres dans l’asphalte chaud en suivant de
près l’application au guipon. Il ne faut jamais que l’épandage au guipon se trouve à plus de 915 mm (3 pi) en avant du rouleau.

Une légère pression d’un balai-brosse ou d’un autre poussoir de même largeur que le feutre est nécessaire pour que les feutres organiques soient complètement enrobés. Marcher le long du feutre et le frotter avec le pied ne livrera pas une pression suffisante.

La plupart des couvreurs commencent à dérouler un certain nombre de rouleaux de matériau sur un côté de la couverture avant de continuer vers l’avant le long de la couverture. Un chevauchement de la moitié de la largeur du rouleau de feutre donne une membrane à deux couches, un chevauchement des deux tiers de la largeur du rouleau de feutre donne une membrane à trois couches et un chevauchement des trois quarts de la largeur du rouleau de feutre, une membrane à quatre couches. Des lignes sont inscrites sur la plupart des feutres au moment de leur fabrication, afin d’aider le couvreur à obtenir le taux exact de chevauchement.

Quand on utilise la méthode du chevauchement, il est d’importance capitale d’enrober complètement les couches de feutre sans plis ni gueules de poissons. Autrement, l’eau peut s’infiltrer directement dans ces défectuosités et atteindre l’isolant qui se trouve en dessous.

Méthode par couches indépendantes

On peut surmonter le problème que pose l’infiltration directe de l’eau dans le cas de la méthode du chevauchement en optant plutôt pour une application par couches indépendantes, avec un chevauchement sur les rebords de chaque couche, et en étendant les couches de façon à ce que les chevauchements latéraux et d’extrémité soient décalés. Ceci permet d’éviter le risque que les rebords insuffisamment scellés d’une couche correspondent à des défauts semblables dans les autres couches. Avec cette méthode, il y a un moins grand nombre de chevauchements de feutres exposés aux intempéries, et s’il se produisait un soulèvement à un des chevauchements, la fuite ne se rendra pas plus loin que la couche suivante. Cette méthode est parfois utilisée pour les applications de produits d’étanchéité, mais elle n’est pas populaire chez les couvreurs parce qu’elle complique le travail.

Au lieu d’une application de couches indépendantes, on peut utiliser une couche plus deux couches pour une membrane de couverture à trois couches, et deux couches plus deux couches pour une membrane à quatre couches. Cette méthode présente certains des avantages des couches séparées, parce qu’il n’y a pas autant de chevauchements exposés et pas de voie d’accès directe permettant à l’eau de s’infiltrer dans le support. Un système à chevauchement à quatre couches utilisant des feutres de 915 mm (36 po) de large laisserait un chevauchement exposé aux intempéries à tous les 235 mm (9 ¼ po) environ, alors que l’application en couches séparées laisse un chevauchement exposé aux intempéries à tous les 940 mm (37 po) seulement, et le système deux par deux, tous les 450 mm (18 po) seulement. Pour l’une ou l’autre des deux sortes d’applications à couche séparée, on doit planifier le travail pour une couverture continue avec toutes les couches posées pendant la même période de travail, en suivant de près l’une après l’autre.

On ne doit pas adopter la pratique qu’on appelle la pose par phases successives, c’est-à dire la pose d’une ou deux couches, suivie plus tard par la pose des autres couches. On risque d’enfermer entre les couches de la saleté résultant de la construction et de l’humidité, avec pour conséquence fréquente une mauvaise adhésion et la formation de boursouflures. La même situation se présente quand une feuille de base constitue la première couche d’une membrane de couverture. La feuille de base ne doit pas être posée comme élément d’une application par phases successives, mais on doit plutôt organiser le travail de façon à ce que la feuille de base et les couches additionnelles puissent être posées en même temps.

Dans le cas de n’importe quelle des méthodes de pose d’une couverture décrites, il est habituel, dans la mesure du possible, de poser les feutres dans une direction telle que les chevauchements ne fassent pas obstacle à l’écoulement de l’eau. Cela signifie que l’on commence au point le plus bas de la couverture et qu’on étende les feutres en travers de la pente afin que la pose des feutres soit semblable au chevauchement de bardeaux.

Dans le cas des couvertures multicouches, on doit s’assurer que la couche du dessus recouvre complètement tous les chevauchements. Lors de la pose de revêtement à surface minérale ou à surface lisse, les chevauchements sont exposés et doivent être disposés de façon à ce que l’eau coule par dessus les joints plutôt que dans le sens opposé. Sur certaines couvertures à forte pente, les chevauchements sont parfois faits de façon à ce que l’eau coule vers le bas de la pente, parallèlement aux chevauchements.

Membrane à deux couches

Pour installer une membrane à deux couches:

  1. En commençant au point le plus bas, noyer une demi-feuille de feutre dans un vadrouillage complet d’asphalte chaud.
  2. Recouvrir cette feuille d’une feuille de largeur complète noyée dans un vadrouillage complet d’asphalte. (Les rouleaux de feutre qui arrivent de l’usine ont des lignes guides inscrites sur leur surface.)

Membrane à trois couches

Il y a deux façons de poser un système de couverture à trois couches. Toutefois, la meilleure méthode est de recouvrir tout le secteur d’une couche simple de feutre, et ensuite de la recouvrir immédiatement de deux autres couches. Cette méthode permet de laisser exposés un nombre inférieur de chevauchements de feutres, et une séparation de deux couches va assurer une meilleure étanchéité. Les trois couches doivent être posées le même jour.

La méthode la moins recommandable est la pose des feutres en chevauchant la feuille précédente de 635 mm (25 po). Pour installer ce système, il faut:

  1. Commencer au point le plus bas et étendre une feuille de feutre de 330 mm (13 po) de largeur dans un vadrouillage complet d’asphalte.
  2. Recouvrir cette feuille d’une feuille de feutre de 635 mm (25 po) de largeur étendue dans l’asphalte.
  3. Par dessus, étendre une feuille de feutre de largeur complète, étendue dans un vadrouillage complet d’asphalte.
  4. Continuer à étendre des rouleaux en chevauchant la feuille précédente de 635 mm (25 po) jusqu’à ce que la couverture soit complètement recouverte.
  5. Pour finir le système à trois couches, utiliser l’inverse de la méthode du début. Étendre une feuille complète le long du bord. Recouvrir d’une feuille de 2/3 de largeur, suivie d’une feuille de 1/3 de largeur.

Membrane à quatre couches

La couverture à quatre couches peut elle aussi être posée de deux façons. La méthode la plus sûre est de recouvrir la couverture en utilisant deux fois la méthode à deux couches. Les deux applications doivent être terminées le même jour. La deuxième méthode est de poser les feutres par échelons, en chevauchant les feuilles précédentes de 712 mm (28 po). Pour poser ce système, il faut:

  1. Commencer en noyant une feuille de feutre de 250 mm (10 po) de largeur dans un vadrouillage complet d’asphalte.
  2. Recouvrir cette feuille d’une feuille de demi- largeur, 480 mm (19 po), suivie d’une feuille de trois quarts de largeur, 712 mm (28 po), puis d’une feuille de pleine largeur.
  3. Continuer à dérouler des rouleaux de largeur complète, en chevauchant les feuilles précédentes de 712 mm (28 po) jusqu’à ce que la surface entière soit recouverte.
  4. Pour finir l’extrémité opposée de la couverture, renverser la méthode de départ. Étendre d’abord une feuille de largeur complète le long du mur, puis la recouvrir d’une feuille de 3/4 de largeur, d’une autre de demi-largeur, puis d’une dernière de 1/4 de largeur.

Une fois arrivé à ce point, la couverture entière devrait être recouverte de quatre couches de feutre et prête pour la pose des solins membranés.

Remarque : Quand on installe des feutres organiques, il faut les balayer à mesure qu’ils sont posés. Les balayer servira à extraire les vapeurs enfermées entre les couches de feutre. Si on ne les balaye pas, ces vapeurs pourraient causer des boursouflures et des plis qui affecteront le rendement de l’assemblage de membrane. Étant donné la porosité des feutres inorganiques, il n’est habituellement pas nécessaire de les balayer.

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