La plupart des bâtiments construits de nos jours comportent un type d’isolation dans l’enveloppe du bâtiment. L’isolant assure un revêtement thermique autour du bâtiment permettant d’en garder l’intérieur chaud ou frais, selon la saison. Le type et l’épaisseur de l’isolant sont habituellement spécifiés par l’architecte. On peut installer l’isolant en une ou plusieurs couches. L’installation de l’isolant en deux couches offre plusieurs avantages, notamment :
- Un décalage des joints, réduisant ainsi la formation de pont thermique.
- Des panneaux plus minces, qui sont plus faciles à couper et à manipuler.
Dans tous les cas, l’isolant doit :
- Être compatible avec les autres produits utilisés dans le système.
- Posséder une résistance à la compression suffisante pour résister à la circulation de piétons pendant les travaux de construction.
- Posséder suffisamment de solidité et de rigidité pour recouvrir les cannelures du platelage.
- Se composer de feuilles de dimensions égales.
- Être d’une épaisseur uniforme.
- Posséder de bonnes propriétés cohésives et adhésives (ne va pas se déchirer ou se décoller).
- Avoir de la stabilité dimensionnelle.
L’isolant primaire est le genre d’isolant qu’on pose sur le platelage d’une couverture dans le but d’obtenir la plus grande partie de la résistance thermique (valeur R, Rpi). Tout comme dans le cas des autres éléments d’un système de couverture, l’isolant doit être posé par temps sec sur une surface propre, unie et sèche. Les étapes typiques de la pose de l’isolant primaire sont les suivantes :
- Appliquer un matériau de liaison qui va attacher l’isolant au platelage.
- Poser l’isolant de base (ordinaire).
- Appliquer un matériau de liaison qui va attacher au platelage la deuxième couche d’isolant et/ou l’isolant à épaisseur décroissante (au besoin).
- Poser la deuxième couche d’isolant et/ou d’isolant à épaisseur décroissante (si le devis le stipule).
- Préparer les ouvertures des avaloirs de couverture.
Remarque : S’il faut attacher mécaniquement une ou plusieurs couches d’isolant, on peut éviter de poser un matériau de liaison pour ces couches et les remplacer par l’installation d’attaches à partir de la couche la plus élevée non liée, à travers les couches sous-jacentes d’isolant et/ou de platelage et dans le platelage de toit structural.
Adhésifs
La gamme des adhésifs disponibles pour l’industrie de la couverture a considérablement augmenté au cours des dernières années et une description complète de tous ces produits dépasse la portée du présent manuel.
Toutefois, les adhésifs utilisés pour fixer les matériaux et composants de toiture, y compris l’isolation, ont des caractéristiques communes qui peuvent être résumées comme suit.
L’adhésif doit être compatible à la fois avec le support d’application et l’isolant ou l’autre matériau que l’on fixe.
Le matériau adhésif doit avoir été testé pour confirmer ses performances et sa durabilité.
Le taux d’application, les motifs et les conditions d’application de l’adhésif doivent être conformes aux instructions écrites du fabricant.
Lorsqu’on utilise du bitume chaud pour coller la couche de base de l’isolant au platelage ou au pare-vapeur, et pour coller à la couche de base des couches additionnelles d’isolant, de l’isolant à épaisseur décroissante ou des panneaux de garnissage :
Étendre le bitume au guipon au taux de 1 à 1,5 kg/m² (20 à 30 lb/carré). Épandre le bitume au guipon de façon complète et uniforme.
La plupart du temps, on utilise le même type de bitume pour l’isolation que pour l’installation de la membrane.
1. Installation de l’isolant de base (ordinaire).
Une fois appliqué le matériau de liaison, vous devez installer un isolant ordinaire ou une couche de base. Habituellement, le point où commence l’installation de l’isolant est un secteur sans obstructions dans un coin du platelage. En installant l’isolant, n’oubliez pas de toujours :
- Poser toutes les feuilles d’isolant avec des joints étroitement aboutés.
- Vous assurer d’un bon ajustage au contour de tous les murs et pénétrations.
- Étendre les feuilles dans le sens de la longueur dans le matériau de liaison dans le sens de la longueur du toit.
- Quand vous arrivez à l’extrémité opposée de la toiture, couper l’isolant de façon à bien l’ajuster.
- Installer le deuxième rang le long du premier en vous assurant que les chevauchements d’extrémité entre les rangs soient décalés d’au moins 150 mm (6 po). Il est courant d’utiliser le morceau qui a été coupé à l’extrémité du rang précédent pour commencer le rang suivant.
- Sur les platelages en acier, s’assurer que les rebords de l’isolant sont complètement supportés sur le dessus des semelles du platelage.
- Remplir tous les espaces de plus de 6 mm (1/4 po) laissés entre les joints de l’isolant.
- Continuer à étendre les feuilles d’isolant par-dessus la couverture entière, en vous assurant que les feuilles sont étroitement aboutées les unes contre les autres à tous les chevauchements latéraux et d’extrémité.
- Lorsque vous installez de nombreuses couches d’isolant, les chevauchements latéraux et d’extrémité entre les couches doivent tous être décalés d’au moins 150 mm (6 po).
Fixation mécanique
Pour certains travaux, l’isolant de base doit être attaché mécaniquement au platelage avec des vis et des rondelles, ou des clous spéciaux conçus pour le type particulier de platelage. En attachant l’isolant au platelage, il est très important d’utiliser des attaches de la longueur appropriée et de les espacer de la façon indiquée par le fabricant de l’isolant. La plupart des fabricants ont des devis qui indiquent l’espacement et le nombre des attaches nécessaires pour l’isolation en panneaux installée dans leur système de couverture.
Voici quelques directives générales concernant l’attache de l’isolant à divers types de platelages :
- N’utiliser que les attaches (vis, plaques, clous) stipulées par le fabricant de l’isolant.
- Poser les attaches de la façon (nombre et espacement) indiquée par le fabricant de l’isolant.
- Ne pas trop enfoncer les vis. Trop les enfoncer va endommager le pas de la vis, courber ou briser les rondelles ou endommager le platelage et l’isolant.
- Ne pas visser insuffisamment l’attache. Cela la laissera desserrée.
- Utiliser des attaches de la longueur indiquée. Les attaches trop courtes ne vont pas s’enfoncer solidement dans le platelage. Les attaches trop longues pourraient traverser le platelage et faire un trou trop grand.
- Enfoncer les attaches à angle droit (perpendiculaires) par rapport au platelage.
- Sur les platelages en acier, faire pénétrer l’attache seulement sur la semelle du dessus.
Pare-vapeur — Isolant attaché mécaniquement
Quand l’isolant est attaché mécaniquement au platelage, il ne sera peut-être pas nécessaire de coller le pare-vapeur au platelage. Toutefois, tous les chevauchements latéraux et d’extrémité doivent être solidement scellés avec de l’adhésif afin de garantir la continuité du pare-vapeur.
Système mixte
La nécessité d’avoir un pare-vapeur continu peut présenter une difficulté lorsque les devis stipulent l’attache mécanique de l’isolant. La pénétration du pare-vapeur par les attaches et la formation d’un pont thermique pourraient faire pénétrer de l’humidité dans le toit. La meilleure façon d’éviter le problème est de respecter les recommandations de l’ACEC (Association canadienne des entrepreneurs en couverture) et de FM (Factory Mutual) et construire un « système mixte ». Dans un système mixte, une mince couche d’isolant de couverture (assez épaisse pour recouvrir les cannelures d’un platelage en acier) ou un panneau de recouvrement de platelage comme les panneaux de gypse à mat de verre est d’abord attaché au platelage. Par-dessus cette couche de base, on installe le pare- vapeur. Dans la plupart des cas, il s’agit de deux couches de feutre asphalté appliquées au guipon avec du bitume chaud. Pour finir, on pose le reste de l’isolant et la membrane. En utilisant ce système mixte,
- Le pare-vapeur n’est pas affecté par la pénétration des attaches.
- Les risques d’endommagement posés par la circulation pendant les travaux de construction sont réduits.
- On élimine les ponts thermiques à l’emplacement des attaches.
- On utilise des attaches plus courtes, ce qui est particulièrement utile pour les travaux pour lesquels il faut de grosses épaisseurs d’isolant, plat ou à épaisseur décroissante.
- On peut utiliser un isolant thermique pour la première couche, permettant d’utiliser de nombreux types divers d’isolants et de membranes.
- Il est possible d’enfermer et d’étanchéiser de grands secteurs du toit plus aisément qu’autrement.
2. L’installation de l’isolant à épaisseur décroissante (si le devis le stipule).
Une fois l’isolant de base posé, vous devez installer l’isolant à épaisseur décroissante si les devis le stipulent. L’isolant à épaisseur décroissante est conçu par le fabricant pour recouvrir un secteur particulier de la couverture. Le fabricant va fournir un plan détaillé, couper l’isolant selon la pente indiquée et étiqueter chaque feuille ou lot.
De façon générale, la pose d’un isolant à épaisseur décroissante ressemble à un casse- tête dont tous les morceaux sont systématiquement numérotés et sont accompagnés d’une carte qui indique la suite de leur agencement.
Lorsque vous installez un isolant à épaisseur décroissante, assurez-vous toujours que tout l’isolant est entièrement attaché au platelage et que tous les joints sont solidement aboutés.
3. Préparer les ouvertures des avaloirs de couverture.
Une fois installés les panneaux d’isolant et/ou de garnissage, il faut préparer les ouvertures d’avaloirs de toit. Toutes les ouvertures pratiquées pour les avaloirs doivent être fraisées dans l’isolant primaire afin de tenir compte de l’épaisseur des collerettes en métal mou et des membranes-solins, permettant l’écoulement positif de l’eau. Il y a trois étapes de la préparation de l’avaloir, comme suit :
- Amincir graduellement l’isolant autour de l’avaloir jusqu’à une distance minimale de 600 mm (2 pi) de tous les côtés. Vous pouvez le faire en découpant ou en rabotant l’isolant jusqu’à ce qu’il soit de l’épaisseur appropriée au secteur où il doit être posé ou en utilisant des morceaux d’isolant à épaisseur décroissante préparés pour les puisards des avaloirs.
- Donner une pente à l’isolant vers l’avaloir au taux de 1 sur 25.
- S’assurer que la pente descend de façon uniforme et lisse, comme dans un entonnoir.