Réflexions sur les gouttières retenant l’écoulement des eaux

June 1969

Depuis sa formation en 1958, l’ACEC a émis des recommandations à suivre pour la construction d’une bonne toiture, et l’une des plus importantes porte sur l’utilité qu’il y a à faire écouler les eaux des toits aussi rapidement et sûrement que possible. Cette recommandation, chaudement approuvée par les gros fabricants de toitures et un organisme aussi important que le Conseil National de la Recherche du Canada, se trouve menacée par l’apparition d’un type de gouttière retenant l’écoulement des eaux.

Quelques remarques sur ces gouttières révèleront qu’elles sont conçues pour retenir l’eau sur les toits, ces derniers étant utilisés comme réservoirs temporaires dans les municipalités dont les systèmes d’égout et d’écoulement des eaux ne peuvent recevoir les grandes quantités d’eau qui se déversent des toits. Avec ces gouttières, l’éncoulement des eaux peut, dans certains endroits, durer aussi longtemps que 48 heures.

Les conduits d’eau de pluie et d’égouts nécessaires pour évacuer des quantités moins importantes d’eau n’ayant plus besoin d’être aussi gros, il devint évident que d’importantes économies pouvaient être faites sur la plomberie si l’on utilisait ces gouttières.  Les gens furent donc de plus en plus encouragés à utiltiser ces gouttières même dans les cités et les villes disposant de système d’égouts appropriés.

Malheureusement, très peu, sinon aucune consultation avec des experts en toiture ne fut recherchée par les fabricants de gouttières et les entrepreneurs en couverture se trouvèrent soudainement aux prises avec des quantités d’eau, parfois autant que 5”, emmagasinnées sur des toits qui n’étaient pas conçus pour retenir l’eau.

Au Canada, les températures changent brusquement et l’eau devenant glace, il leur fallut envisager la possibilité de voir une épaisse couche de glace se former et s’accumuler sur les toits pendant les mois d’hiver.

Il n’est pas besoin d’avoir beaucoup d’imagination pour prévoir les résultats de la contraction et de la dilatation de cette glace sur la membrane, les solins de membrane, les rebords, les manchons de plastique, etc. Il faut aussi remarquer que l’économie réalisée par l’utilisation de ces gouttières ne représente qu’un faible pourcentage du prix de remplacement d’un toit compose isolé qui fait défaut.

L’A.C.E.C recommande donc instamment aux architectes de ne pas prévoir l’utilisation de ces gouttières.

Les opinions exprimées ci-dessus sont celles du Comité Technique National de l’ACEC.  Ce bulletin technique est distribué dans le but de véhiculer des renseignements pertinents sur l’industrie de la couverture. Les énoncés, commentaires, opinions et conclusions, s’il y a lieu, ne constituent pas un avis techniques définitifs, nous invitons le lecteur à solliciter l’avis d’un professionnel en génie ou en architecture.  Aucune responsabilité ne sera assumée par l’ACEC, l’un des officiers ou directeurs de même que par des membres ou employés sur l’interprétation et l’utilisation que le lecteur pourra faire des renseignements contenus dans ce bulletin.