Considérations relatives à la conception des toitures de remplacement

June 2018

Il y a plusieurs aspects de conception à prendre en compte lors de la réfection de la toiture qui peuvent avoir une incidence sur l’état de fonctionnement d’un nouveau système de toiture, notamment la charge structurale, l’état du platelage, le drainage et les matières dangereuses.

Il incombe aux propriétaires d’immeubles d’obtenir les conseils de professionnels chevronnés, notamment d’un ingénieur en structures ou d’autres professionnels qui connaissent bien les implications du remplacement des toits.

Chargement structurel

Les charges de conception de l’immeuble d’origine et de la structure du toit peuvent changer en raison des modifications apportées au type de système de toit ou à tout composant de toiture ou de l’ajout d’équipement de toiture. Le platelage et les éléments structuraux sous-jacents supportent à la fois les éléments de toiture et l’équipement, comme les appareils de chauffage et de climatisation.

Un changement dans l’ensemble du système de toit ou même dans un composant individuel pourrait imposer des charges différentes de celles pour lesquelles la structure originale avait été conçue. La conversion d’un système de toiture multicouches existant en un système de toiture ballasté ou en un système à membrane protégée pourrait avoir des répercussions structurelles importantes.

Il faut également examiner la structure en place lorsqu’on installe un nouvel équipement sur un platelage existant. Un examen de la structure, particulièrement aux ouvertures, doit être effectué pour déterminer si la structure existante a une capacité suffisante pour accueillir le nouvel équipement. D’autres éléments structuraux devront peut-être être installés pour recevoir le nouvel équipement.

L’ajout de nouveaux matériaux ou de nouveaux équipements peut imposer des charges différentes de celles pour lesquelles la structure originale a été conçue. Par conséquent, il est important d’évaluer les conditions de charge.

État du platelage

Les platelages qui ont été exposés à de l’eau accumulée en raison de l’infiltration ou de la condensation peuvent présenter des dommages ou une détérioration qui pourraient réduire leur intégrité structurale. L’examen de la surface du platelage doit être effectué par un professionnel qualifié. Une inspection de platelage doit également comprendre un examen du dessous, là où il est visible et accessible.

Les dommages ou la détérioration peuvent nécessiter un examen plus poussé par un ingénieur en structures, notamment :

  • corrosion d’un platelage en acier;
  • décollement ou écaillage d’un platelage en béton;
  • dommages ou pourriture d’un platelage en bois.

Le coût de la réparation ou du remplacement du platelage ne faisait peut-être pas partie du projet initial.

Pente et drainage du toit

Les toits sont censés évacuer l’eau et non la retenir. L’eau stagnante sur la surface du toit augmente le risque d’infiltration et réduit la durée de vie utile prévue de la membrane du toit. Par conséquent, les toits doivent être bien inclinés, soit par un platelage incliné ou un isolant, et contenir un nombre suffisant de drains et de dalots.

Un drainage efficace dépend à la fois d’un nombre suffisant de drains et d’une pente adéquate vers les drains. Les drains, même s’ils sont nombreux, sont inadéquats s’ils sont situés à un point élevé sur le toit ou s’ils sont obstrués par du matériel sur le toit.

Les pentes des toits doivent être prises en compte lorsqu’un système de toiture est changé. C’est particulièrement important lorsqu’on passe d’un système de toiture conventionnel à un système de membrane protégée. La pente du platelage de toit limite un toit traditionnel existant qui repose sur un isolant conique pour fournir une pente adéquate aux drains et dalots de toit. Dans un système de toit protégé, la membrane d’imperméabilisation est installée sous l’isolant et l’efficacité du drainage dépend de la pente du platelage de toit. Si le platelage en place n’a pas été conçu à l’origine pour s’incliner, il pourrait y avoir de l’eau accumulée lorsqu’un autre système de toit est installé sans que l’on tienne compte des facteurs nécessaires pour assurer un drainage adéquat.

Selon le type de revêtement, une surface de toit peut cacher de petites zones d’accumulation d’eau qui peuvent devenir évidentes lorsque le système de toit est remplacé. Lorsqu’on remplace un toit recouvert de gravier par une surface à profil plus bas, comme du bitume modifié à surface granulée ou des membranes à surface lisse, la formation de flaques superficielles (« bird bath ponding ») dans les dépressions peut devenir plus évidente. Une flaque superficielle peut être définie comme une zone de dépression peu profonde qui se reporte vers une zone adjacente lorsque l’on tente de la corriger. D’après notre expérience, ce type de dépression est mineur et n’a pas d’effet néfaste sur la nouvelle membrane. Par opposition à la formation de mares (« water ponding ») qui peut être définie comme une accumulation excessive demeurant sur un toit de 48 à 72 heures malgré des conditions propices au séchage.

Matières dangereuses

Les propriétaires d’immeuble ou les gestionnaires immobiliers doivent veiller à ce que tout l’entretien nécessaire et toutes les évaluations environnementales voulues aient été réalisés. Ces évaluations permettent de déterminer la présence de matières dangereuses, dont de l’amiante, dans la toiture ou d’autres matériaux. L’entrepreneur en toiture devrait être informé de la présence et de l’emplacement de toute matière dangereuse au moment de l’appel d’offres du projet afin que le remplacement du toit puisse se faire de façon sécuritaire.

Le remplacement du toit représente une occasion de protéger et d’améliorer un bâtiment. Le propriétaire d’un immeuble doit consulter des professionnels chevronnés, notamment un ingénieur en structures ou d’autres professionnels, qui connaissent bien les implications du remplacement de la toiture afin de s’assurer que la structure et l’état de fonctionnement du système de toiture et de l’ensemble du bâtiment sont maintenus.

Les opinions exprimées ici sont celles du Comité technique national de l’Association canadienne des entrepreneurs en couverture (ACEC). Ce bulletin consultatif est diffusé dans le but de communiquer de l’information technique sur les couvertures aux différents lecteurs. Les données, les commentaires, les opinions et les conclusions éventuellement formulés ne sont pas destinés à fournir des conseils techniques faisant autorité et le lecteur est informé que toute intervention reposant sur les informations fournies dans ce bulletin consultatif doit être contre-vérifiée par les professionnels, ingénieurs ou architectes concernés. L’ACEC, ses dirigeants, les membres de son conseil d’administration, ses membres et ses employés déclinent toute responsabilité à l’égard de l’usage qui pourrait être fait de l’information contenue dans le présent manuel, et des conséquences d’une interprétation que le lecteur pourrait faire de telles informations.